Il y a des premières fois qu’on n’oublie jamais. Chaque médecin se rappelle probablement son premier jour d'internat, son premier patient, sa première prescription.
J’attendais ce jour avec beaucoup d’appréhension et d’excitation. Je n’ai jamais été aussi stressée de ma vie que ce jour-là. Finis les examens, place à la pratique ! Ce qui me plaît, c’est de discuter avec le patient, examiner, chercher, accompagner. J’ai hâte d’apprendre mon futur métier. J’ai envie d’être un bon médecin évidemment, surtout de ne pas en être un mauvais. « Primum non nocere » résonne dans ma tête en ce premier matin, direction les urgences. Mon souhait le plus cher : ne tuer personne. J’ai l’impression d’avoir oublié la totalité de mes cours pendant ces quatre mois de vacances... le vide complet.
Finalement, j’ai un sursis : ce premier jour consiste surtout à remplir beaucoup de paperasse et à réaliser le planning de garde. Et devinez qui sera de garde le 31 décembre ? C’est Bibi ! Mais aucune importance. Je suis ravie de rencontrer l’équipe médicale qui nous accueille chaleureusement et avec bienveillance, moi et mes supers co-internes : « N’hésitez pas à poser toutes vos questions, nous sommes là pour ça, pour vous encadrer et que vous vous sentiez bien. » Le directeur de l’établissement évoque le problème du harcèlement (moral et sexuel) et nous encourage à témoigner en cas de souffrance. Wow. On était jusqu'ici habitué à l’indifférence et à la mauvaise ambiance... Ces quelques mots effacent la plupart de mes craintes. Je ne serai pas seule.
Deuxième jour : c’est le grand saut ! Mon premier patient. Une entorse de cheville. Ouf. Ça, je dois savoir gérer. Prescrire un anti-inflammatoire est ma première épreuve. Je ne connais ni les noms commerciaux ni les posologies. On nous apprend quoi en fait à l’ECN ? En signant l’ordonnance, j’esquisse un grand sourire, à l’intérieur j’exulte !
J’ai aussi reçu mon premier patient de psychiatrie et me suis retrouvée assez désemparée. Le médecin me parle d'un traitement-dont-on-ne-peut-pas-prononcer-le-nom... Le but n’est pas de tout maîtriser mais d’apprendre et de progresser. Je vais faire de mon mieux. Step by step. Ce ne sont que les premiers jours de trois ans d’internat. « Ne pas mettre la charrue avant les bœufs », n’est-ce pas maman ?
Marine Lorphelin entame son internat de médecine générale à Paris. La Miss France 2013 a accepté de livrer ses impressions et de partager les bons et les mauvais moments de sa formation.
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